Surtourisme et tourisme durable : Défis et opportunités 🌍
Le tourisme est devenu l’un des secteurs économiques les plus importants au monde, contribuant à la croissance économique, à la création d’emplois et au développement des destinations. Cependant, la croissance rapide et parfois incontrôlée du tourisme a également entraîné des défis majeurs, notamment le phénomène du « surtourisme ». Le surtourisme se produit lorsque le nombre de visiteurs dans une destination dépasse sa capacité à les accueillir sans impacts négatifs sur l’environnement, la culture locale et la qualité de vie des résidents. Face à ce défi, le concept de tourisme durable est apparu comme une approche alternative visant à équilibrer les bénéfices économiques du tourisme avec la préservation de l’environnement et le respect des communautés d’accueil.
Table des matières
- 1 Comprendre le phénomène du surtourisme 🧐
- 2 Définir le tourisme durable ✅
- 3 Exemples d’initiatives de tourisme durable à travers le monde 🗺️
- 4 Gérer les flux touristiques : outils et bonnes pratiques 🔧
- 5 Repenser les modèles : slow tourisme, tourisme régénératif 🌱
- 6 Le rôle clé des politiques publiques et de la coopération internationale 🌐
- 7 Tourisme durable et équilibres à trouver : un défi stimulant 🧭
Comprendre le phénomène du surtourisme 🧐
Le surtourisme est un concept relativement récent qui a gagné en importance ces dernières années, en particulier dans les destinations populaires confrontées à un afflux massif de visiteurs. Les signes du surtourisme incluent la congestion des sites touristiques, la hausse des prix de l’immobilier, la détérioration de l’environnement, et les tensions entre les touristes et les populations locales. Des villes emblématiques comme Venise, Barcelone ou Amsterdam ont fait l’expérience des effets néfastes du surtourisme, suscitant des mouvements de protestation parmi les résidents.
Plusieurs facteurs expliquent l’émergence du surtourisme :
📈 La croissance exponentielle du tourisme international, passant de 25 millions de touristes en 1950 à 1,5 milliard en 2019
✈️ Le développement du transport aérien low-cost rendant le voyage plus accessible
🏨 La prolifération des hébergements type Airbnb dans les centre-villes
📱 L’influence des réseaux sociaux qui concentrent l’attention sur certains « spots » populaires
Face à ces défis, certains s’interrogent : le surtourisme menace-t-il le droit aux vacances pour tous ? Faut-il réserver l’accès à certains sites à une élite ? Ces questions soulèvent des enjeux d’équité et d’accès aux loisirs. Plutôt que d’exclure, l’enjeu est de trouver des solutions de gestion durable des flux permettant de préserver les destinations tout en maintenant leur ouverture au plus grand nombre.
Définir le tourisme durable ✅
Le tourisme durable se définit comme « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil » (Organisation mondiale du tourisme). Il s’agit d’une approche visant à optimiser les retombées positives du tourisme tout en minimisant ses effets négatifs.
Les principes clés du tourisme durable incluent :
🌿 La préservation et la valorisation des ressources naturelles et de la biodiversité
🤝 Le respect de l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil
💼 La viabilité économique à long terme apportant des bénéfices socio-économiques équitablement répartis
🤲 L’implication des parties prenantes et un partenariat fort entre les acteurs
Loin d’être un frein à l’activité, le tourisme durable est une opportunité pour les destinations de se différencier, d’attirer une clientèle engagée et de pérenniser leur attractivité dans le temps. C’est un levier pour expérimenter des modèles innovants conciliant le développement touristique avec la qualité de vie des habitants et le respect des écosystèmes.
Exemples d’initiatives de tourisme durable à travers le monde 🗺️
Partout dans le monde, des initiatives inspirantes montrent qu’il est possible de développer un tourisme plus responsable et bénéfique pour tous. En voici quelques exemples :
🇨🇷 Au Costa Rica, le tourisme durable est devenu un pilier de la stratégie nationale. Près de 30% du territoire est classé en aire protégée. L’éco-tourisme permet de financer la conservation de la biodiversité tout en générant des revenus pour les populations locales.
🇮🇸 En Islande, pour faire face à l’explosion du tourisme, le pays a lancé en 2017 une vaste campagne incitant les visiteurs à prêter serment de respecter la nature. Des itinéraires alternatifs sont proposés pour désengorger les sites les plus fréquentés.
🇲🇱 Au Mali, dans le pays dogon, des projets communautaires permettent aux villageois de gérer eux-mêmes l’accueil des visiteurs. Les bénéfices sont réinvestis dans des projets de développement (écoles, dispensaires…).
🇳🇿 En Nouvelle-Zélande, l’organisme de promotion touristique a lancé la campagne « Tiaki Promise » invitant les voyageurs à prendre soin des lieux visités. Un code de conduite a été établi en partenariat avec les communautés Maories.
🇫🇷 En France, des réseaux comme « Grands Sites de France », « Petites cités de caractère », « Plus beaux villages de France » accompagnent des territoires remarquables dans des démarches d’excellence en matière de préservation et de valorisation.
Ces exemples illustrent la diversité des approches possibles pour tendre vers un tourisme plus durable, en fonction des contextes locaux. De la gestion des flux à l’implication des communautés en passant par la sensibilisation des visiteurs, les leviers d’action sont multiples.
Gérer les flux touristiques : outils et bonnes pratiques 🔧
Pour les destinations confrontées à une surfréquentation touristique, il existe de nombreux outils et bonnes pratiques permettant de réguler les flux de manière intelligente. L’objectif est de préserver la qualité des sites et l’expérience des visiteurs sans pour autant entraver l’accès.
Quelques exemples d’outils de gestion des flux :
🎫 Instauration de quotas journaliers ou de créneaux horaires pour accéder à certains sites
💶 Politique tarifaire modulée en fonction de la saison / des horaires
🗺️ Développement d’itinéraires alternatifs pour désengorger les « points chauds »
🚏 Gestion des stationnements en amont des sites
🚶 Piétonnisation de certaines zones
📲 Outils numériques d’information en temps réel sur l’affluence
Au-delà des outils, c’est toute une stratégie partenariale qui doit être pensée entre les gestionnaires de sites, les professionnels du tourisme, les élus et les habitants. Chacun a un rôle à jouer pour co-construire des solutions adaptées.
La clé est d’anticiper en amont les pics de fréquentation et d’avoir une vision sur le long terme. Par exemple, plutôt que d’interdire purement et simplement, on peut chercher à étaler la fréquentation dans le temps (en promouvant la basse saison) et dans l’espace (en valorisant des sites moins connus).
Un travail de pédagogie est aussi nécessaire auprès des visiteurs, pour les sensibiliser aux bonnes pratiques et au respect des lieux. Le ratrissage peut y contribuer, de même que l’humour et les approches décalées, à l’image de la campagne « Be a good tourist » lancée par Vienne.
Repenser les modèles : slow tourisme, tourisme régénératif 🌱
Au-delà de la gestion des flux, c’est un changement de paradigme qui s’impose pour passer d’un tourisme de consommation à un tourisme porteur de sens, respectueux des hommes et de la planète.
De nouveaux concepts émergent comme le slow tourisme, qui invite à prendre le temps de la découverte, à s’immerger dans la culture locale, loin de la course aux monuments et aux selfies. L’idée est de privilégier la qualité à la quantité, la rencontre à la consommation.
Une autre tendance est celle du tourisme régénératif, qui va au-delà de la simple minimisation des impacts négatifs. L’objectif est d’avoir un impact positif, de « réparer » les écosystèmes et le tissu socio-culturel des destinations. Des voyagistes proposent par exemple à leurs clients de participer à des chantiers nature ou à des projets solidaires pendant leur séjour.
Dans les années à venir, le défi sera de massifier ces pratiques vertueuses, pour qu’elles deviennent la norme et non plus des niches. Cela passera par un effort de formation des professionnels, de sensibilisation du grand public et d’incitation des pouvoirs publics.
Le rôle clé des politiques publiques et de la coopération internationale 🌐
Si les professionnels et les voyageurs ont un rôle majeur à jouer, l’avenir du tourisme durable dépendra aussi largement des politiques publiques menées aux niveaux local, national et international.
Les pouvoirs publics disposent en effet de nombreux leviers pour orienter le développement touristique :
📋 Réglementation (ex : encadrement des locations type Airbnb)
💸 Fiscalité (ex : éco-taxe, taxe de séjour majorée en haute saison)
🏗️ Aménagement du territoire (ex : aides à la rénovation de l’offre d’hébergement dans les zones rurales)
📣 Marketing / promotion (ex : campagnes ciblant la clientèle domestique)
Un enjeu majeur sera d’assurer une cohérence des politiques menées à tous les échelons. Ainsi, les stratégies nationales devront se décliner dans les territoires, en impliquant tous les acteurs dans une logique partenariale.
La coopération internationale a aussi un rôle clé à jouer pour favoriser le partage des bonnes pratiques et définir des standards communs. Des instances comme l’Organisation mondiale du tourisme ou l’Unesco sont des lieux privilégiés pour faire avancer l’agenda du tourisme durable à l’échelle planétaire.
Plusieurs événements ont récemment permis de renforcer les engagements, comme la Déclaration de Séoul sur le tourisme durable (2021) qui fixe une vision inspirante à horizon 2030. La COP26 a aussi été l’occasion de souligner la nécessité d’accélérer la transition bas carbone du secteur.
Le chemin est encore long mais la dynamique est enclenchée. L’épidémie de Covid-19 a agi comme un accélérateur de tendances, en questionnant notre rapport au voyage. De plus en plus de destinations et d’entreprises s’engagent, poussées par une demande croissante des « consom’acteurs ».
Tourisme durable et équilibres à trouver : un défi stimulant 🧭
Comme on le voit, développer un tourisme véritablement durable est un défi complexe qui soulève de multiples enjeux :
🌍 Préserver les sites et les paysages sans les « mettre sous cloche »
🏘️ Maintenir des centres-villes vivants et habités, où les résidents permanents ont toute leur place
💰 Assurer une répartition équitable des retombées économiques sur les territoires
👥 Favoriser l’acceptabilité sociale du tourisme et le dialogue entre visiteurs et visités
⚖️ Permettre l’accès aux vacances pour le plus grand nombre tout en régulant les flux
🌱 Accélérer la transition écologique du secteur pour réduire son empreinte
Pour réussir ce défi, c’est une approche systémique et sur-mesure qui doit être adoptée, en fonction des spécificités de chaque destination. Il n’y a pas de solution unique mais une multitude de leviers à activer de façon cohérente et dans la durée.
L’enjeu est de trouver le bon équilibre en impliquant toutes les parties prenantes : professionnels, élus, résidents, visiteurs… Chacun a une part de responsabilité et peut contribuer à inventer un tourisme plus vertueux, porteur de sens et de lien.
Cela passera par de l’innovation, de l’expérimentation, et sans doute des tâtonnements. Mais c’est en osant bousculer nos modèles et nos pratiques que nous pourrons faire du tourisme une force positive, au service des hommes et des territoires.
L’avenir du tourisme se jouera dans notre capacité collective à relever ce défi enthousiasmant. Un défi source d’opportunités pour repenser nos façons de voyager, d’accueillir, de partager. Le tourisme durable n’est pas une contrainte mais une formidable invitation à réenchanter nos relations au monde et aux autres. Soyons au rendez-vous !